mercredi 30 mai 2012

C'est la fête à la grenouille

“Il est tombé 46 mm d’eau en une heure seulement à Montréal”
En effet, et la moitié en seulement 20 minutes soit le temps qui sépare la garderie de Baby P de notre demeure.
Et c’est ainsi qu’en moins de temps qu’il ne faut pour dire Bye-Bye à Danie la gardienne, des trombes et des trombes d’eau se sont déversées sur ma tête, un peu comme si quelqu’un là-haut s’amusait à vider des citernes d’eau en un temps très limité.
Me voici, alors, bravant la pluie, un parapluie à la main (assez inutile) et la poussette dans l’autre, me voyant dans l’obligation d’ôter mes souliers à talons dans la mesure où l’eau m’arrive parfois au dessus des chevilles, gambadant sur les trottoirs, espérant très fort qu’aucune bouteille de verre cassée ne se trouve sur mon passage.
Après quelques minutes de course, je relève la tête pour m’apercevoir que je suis presque la seule piétonne sous la pluie, que Baby P, tranquillement protégé par sa capote en plastique intégrale et sa couverture imperméable, observe avec amusement, à peine circonspect devant les éclairs et le bruit du tonnerre, les rares passants pressés et trempés. Certaines personnes réfugiées dans les magasins me font des signes pour que je m’y abrite  mais, non, je suis bien décidée à arriver rapidement à la maison. Quelques minutes avant mon arrivée, la pluie se calme et 20 minutes plus tard, il ne pleut plus.
Mais bon, on a bien rigolé Baby P et moi.


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dimanche 27 mai 2012

Les dimanches matins au Parc Lafontaine

Désormais, il nous arrive régulièrement de nous retrouver le dimanche matin, vers 8h30, à moitié en pyjama, un café dans une main et une poussette dans l'autre, au Parc Lafontaine.
Si, pour arriver au parc, on ne croise dans la rue que quelques piétons lève-tôt ; une fois arrivés, c'est le festival des poussettes. Tantôt un papa, les yeux cachés par des lunettes noires, poussant en chantonnant, tantôt une maman, un sac de petits bouts de pain dur dans la main, accompagnée d'une fillette criant "L'a faim le canard ! L'a faim, gade".
On croise aussi quelques irréductibles n'étant pas encore partis se coucher se remémorant les moments forts de la manif pour faire durer la nuit, des joggeuses concentrées, des cyclistes en tenues et des chiens tenus en laisse par leur propriétaire.
Il ne fait pas encore trop chaud et on entend les écureuils qui grappillent sous les tables de pique-nique les restes des barbecues de la veille.
Lorsque le tour est terminé, Baby P a les yeux fermés et la ville commence à s'éveiller, dimanche peut commencer.

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vendredi 18 mai 2012

Carré rouge

Sur le plateau le carré rouge s'affiche, s’agrafe, se pince sur les chandails, s’étend sur les cordes à linge. Même certains commerces épinglent malicieusement un carré rouge à la chemise des mannequins des vitrines.
Dans le centre-ville, le carré vert, signe de l'opposition au mouvement étudiant, est rare mais on entend souvent "ils sont pas contents mais ils ont des iphones", "l'université au Québec est la moins chère en Amérique du Nord", "ils exagèrent". Mais jamais (ou rarement) de mépris ou d'agressivité, si le bus ne passe pas ou le métro est bondé par jour de grève étudiante, les québecois attendent leur tour, sagement, en ligne.

La restriction au droit de manifester est une nouvelle étape de franchie, et cette après-midi au Parc Lafontaine, des centaines d'étudiants peinturluraient des pancartes et des panneaux sous le soleil du mois du Mai. Rouge

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mardi 8 mai 2012

Bye-Bye les voisins

Ils partent, ils rentrent quoi, font leurs valises, prennent leurs clics, leurs clacs et leur clique-claque et claquent pour la dernière fois (brrroum) la porte de chez eux.
On s'était habitué à l'entendre cette porte, à essayer de deviner le titre des chansons chantées à leur petit de l'autre côté du plafond, à partager des gonfleurs de matelas (), puis du lait, puis des verres et des secrets, des cours de gym avec bébé.
Ils rentrent, ils retraversent l'Atlantique dans l'autre sens, mais laissent des souvenirs et des idées, des rigolades et un barbecue à gaz.


Allé salut les voisins ! A bientôt


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mercredi 2 mai 2012

T'es-tu bon quand tu tutoies ?

Les Québécois ADORENT dire "tu". Ils en rajoutent à la fin des questions, oui ça on sait, mais ça va plus loin que ça, ici on tutoie très TRÈS rapidement.
Pas plus tard que ce matin, alors que je téléphonais à un potentiel client pour la première fois sans l'avoir jamais vu, voilà-t-y pas que je me prends un tu, puis deux, puis trois.
J'avais commencé par un solennel "bonjour Monsieur Trucmuche, c'est M du cabinet Brother&Brother, je vous appelle parce que ..." "Bonjour, tu vas bien ?" (euh oui mais je ne te connais pas) et voilà pas que ça commence à lui faire plaisir que je l'appelle et que "tu sais en fait maintenant que tu le dis, t'as bein raison et c'est bein correk que tu m'appelles". Et dans ces cas là, je ne sais jamais vraiment comment réagir. J'entends d'un côté les paroles de ma collègue Mi (il FAUT que tu tutoies, certains peuvent mal le prendre que tu les vouvoies), de l'autre celles de ma collègue A (Fais attention car le tutoiement fait quand même très populaire). Du coup, j'ai tendance à alterner : une fois sur deux "tu", une fois sur deux "vous" ce qui donne des phrases un peu tordues. "Très bien donc tu me rappelles ? et je vous donnerai des détails, en tout cas je te remercie et vous souhaite une bonne journée Monsieur Trucmuche"
Ah lalalala !

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